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PROJETS DU MOIS La Boiserie, Salle polyvalente à Mazan (84) Mardi 26 mars 2013 à 18h00 UNE SALLE DE SPECTACLE SURGIT DANS UN SITE AU PAYSAGE MAGNIFIQUE. Construite en bois de Cèdre, La Boiserie est un lieu de rassemblement polyvalent pouvant accueillir jusqu'à 1000 personnes. Eloignée du centre de Mazan, elle émerge d'un paysage immense strié de vignes, au milieu des terres agricoles, au pied du Mont Ventoux. Le projet est fragmenté en deux parties, atténuant l'impact de la rupture d'échelle. Devant, s'étend un pavillon d'accueil qui vient asseoir le bâtiment horizontalement, à l'image d'une restanque. Lumineux, ses baies vitrées ouvrent sur le grand paysage et vers la grande salle ; entre les deux, s'abrite un patio avec une vue panoramique sur les vignes et le Mont-Ventoux. Derrière, émerge une grande ombrière inclinée de 12 mètres de haut, c'est une double peau qui protège les parois en plâtre de la grande salle. Sa légère inclinaison en écho aux pentes du Mont Ventoux dessine une silhouette qui confère immédiatement au bâtiment un caractère de repère public destiné aux rassemblements. Ce filtre incliné, brise-soleil en lamelles de bois gris argenté, dessine des ombres changeantes sur un arrière-plan coloré, les parois de la salle, en plâtre de teinte ocre provençal. Ce dédoublement de la façade de la salle crée une profondeur et une vibration de couleur et de lumière. De nuit , le bâtiment est éclairé entre les deux peaux. Derrière le bois, et sur les parois ocres, il apparaît alors comme une lanterne à travers des persiennes. L'intérieur atypique et identitaire de la grande salle est une coque retournée tout en bois. L'ambiance boisée évoque la grande maison commune, elle convient à toutes les configurations de rassemblements. L'assemblage des lames de bois sur les murs et le plafond résonne avec la trame des lamelles de la façade. Le bois qui était à l'extérieur semble s'être renversé à l'intérieur avec un effet de masse, de compacité. Equipée de gradins rétractables, éclairée naturellement ou totalement occultée de jour, la modularité de la grande salle permet des utilisations d'occasions radicalement différentes. L'utilisation du bois et de la paille pour l'isolation conforte une acoustique adaptée selon l'usage. Maîtrise d'ouvrage : Ville de MAZAN Architectes: François DEFRAIN, Olivier SOUQUET, architectes associés, Matthieu LABARDIN, chef de projet conception et chantier Programme et inscription La Rénovation du Siège de Bouygues Construction « Challenger » à Guyancourt (78) Lundi 22 avril 2013 à 18h00 Challenger a ouvert ses portes en 1988, après deux ans de travaux. Conçu par les architectes Kevin Roche & John Dinkeloo et Saubot & Jullien, ce bâtiment de 67 000 m2 utiles témoignait de l'expertise du Groupe dans le domaine de la construction neuve de bureaux. Vingt ans plus tard, un programme complet de rénovation en site occupé est lancé, avec pour ambition de faire de Challenger une vitrine du vingt-et-unième siècle, mise en oeuvre concrète des programmes d'innovation et R&D de Bouygues Construction en conception, construction et exploitation durables. L'objectif est de diviser par dix la consommation d'énergie primaire (passant de 310 à 31 kWhep/m²/an), tout en améliorant le cadre de travail et le confort des 3 400 collaborateurs. Maîtrise d'ouvrage : Bouygues Construction (SNC Challenger) Architectes : SRA ARCHITECTES Programme et inscription
PAROLES D'ARCHIS Gérard SENIOR, Président du Syndicat des Architectes de Paris-UNSFA 75 Quelle organisation, évolution de la production pour maitriser les coûts en garantissant la performance ? Comment développer une approche multi acteurs et la gestion des interfaces conception, réalisation, usages ? Comment assurer la robustesse des solutions à la mise en oeuvre et aux usages : quelles solutions pour quels usages ? Comment maintenir la différenciation architecturale en réponse aux attentes des clients ? Comment répondre au besoin de formation des acteurs ? Quelle évolution des compétences et des métiers ? Comment assurer le programme d'investissement nécessaire d'ici 2050 ? Quels modèles innovants ? Intégration rénovation dans le service énergétique, externalités dans ROI ? Evaluation et management du risque financier ? La notion de « mutation » de la filière au sens d'évolution profonde fait débat. Le facteur 4 en production est mal compris. De nombreux acteurs préfèrent envisager des évolutions incrémentales et progressives, aussi bien de l'offre que de la demande : adaptation des compétences plutôt que nouveau métier ; innovation incrémentale pour assurer la robustesse plutôt que nouvelle technologie difficile à mettre en oeuvre ; rénovation progressive plutôt que réhabilitation unique et massive ; etc. La rénovation lourde de 400 000 logements par an n'entrainerait selon la CAPEB que la création de 40 000 emplois ; la rénovation des logements est d'ailleurs plus un phénomène continu qu'une opération lourde unique dans le temps. La rénovation du parc ancien ne doit pas être envisagée par le seul prisme de l'énergie. D'une part, dans de nombreux cas, une réhabilitation lourde n'a pas un temps de retour suffisant pour convaincre ni le maître d'ouvrage ni le banquier. Même si les prix de l'énergie semblent durablement orientés à la hausse, ils sont encore largement insuffisants pour déclencher seuls des travaux. Les incitations publiques sont fluctuantes. Par ailleurs, les ménages ne fondent pas tous leurs choix sur la rentabilité économique. En termes de logement en particulier, ils semblent plus sensibles au confort, à l'esthétique ou à la santé qu'à l'énergie. Profiter d'actions visant par exemple à améliorer le confort pour faire de l'isolation semble plus pertinent que le contraire. Le coût de l'isolation devient alors marginal par rapport à l'opération de confort. Le cas particulier de l'adaptation des logements et immeubles pour la fin de vie est un cas d'école de ce point de vue. Imposer, lors de ravalement de façade, un devis systématique pour de l'isolation est un exemple d'action simple à mettre en oeuvre. Cette approche globale fondée sur les besoins de l'usager nécessite des outils d'aide à la décision (pour les utilisateurs et les professionnels) qui englobent l'ensemble des problématiques (confort, extension, accessibilité, énergie, santé, environnement, etc.) que les professionnels appellent de leurs voeux. La valorisation des exemples réussis et des démonstrateurs à l'échelle 1 constitue également un autre axe de travail. La communication autour de démonstrateurs visibles et connus localement du public peut être un puissant levier pour déclencher des travaux. Cela offrirait aussi la possibilité aux entreprises « précurseurs » de faire valoir leur compétence et d'avoir un effet d'entrainement sur la profession. Le marché est très atomisé ; les réflexions et les solutions doivent être différenciées. Logement/tertiaire, neuf/ancien, propriétaire/locataire, maison individuelle/copropriété, tour/petit tertiaire, etc. etc. Par exemple, les technologies devraient être différenciées entre le neuf et la rénovation ; la mise en oeuvre est souvent très différente. Les attentes ne sont pas les mêmes entre particuliers et professionnels, les industriels semblent de plus en plus privilégier une mise en oeuvre facile d'équipements robustes, à la portée d'usagers sans formation. Le développement d'un « carnet d'entretien » du bâtiment (tertiaire et logement) permettrait également à son utilisateur de mieux connaître son bâtiment, d'optimiser le fonctionnement des équipements et de mieux les entretenir. Le basculement progressif d'engagement de moyen vers des engagements de résultats (ou de performance) devrait entrainer des évolutions sensibles dans le secteur. Il pose un certain nombre de questions juridiques (marchés publics, bail vert, engagement solidaire des entreprises, périmètre de l'ensemblier), assurantielles (garantie décennale), économiques, etc., au-delà des seules questions techniques et technologiques. Par ailleurs ce basculement nécessite la mise au point d'outils et de méthodes de contrôles (et d'autocontrôles) simples et objectifs (comme ce qui est déjà fait en termes d'acoustique par exemple). Cette approche met également en avant les métiers de l'aval (exploitation, gestion, etc.) et relativise la construction (lien fort avec la conception). La réflexion ne doit pas rester au niveau du bâtiment ; l'échelle supérieure (ilot, quartier, etc.) devient déterminante pour un certain nombre de problématiques (production locale d'électricité, réseau intelligent, système de stockage, etc.). Là aussi, cela soulève des questions juridiques (droit public, droit privé, etc.). La prise en compte de toutes les dimensions du développement durable invite à mieux intégrer la problématique de fin de vie des ouvrages et de recyclage des déchets. A l'horizon 2020, 70% des déchets de construction devront être recyclés. Cela appelle des recherches en conception et demandera également le développement d'une filière aval de déconstruction et recyclage. Développer des solutions de rénovation d'immeubles en occupation constitue un enjeu très important. Les ménages ont peu de possibilités de se reloger pendant les travaux (60% de propriétaires en particulier) ; les opérations élémentaires successives dans le temps sont d'ailleurs plus probables que la rénovation intégrale (pour des raisons conjuguées de mise en oeuvre et de financement). Dans le même sens, le manque à gagner pour les bailleurs peut plomber le bilan financier de l'opération. La question de la formation fait débat et renvoie à la qualification des acteurs et à l'adaptation des métiers et des compétences. Le secteur bénéficie d'une formation continue assez développée, en particulier sur le sujet de l'énergie. Toutefois, certaines formations pointues (étanchéité ou ventilation par exemple) ne se trouvent pas en France et les ingénieurs sont obligés de se former à l'étranger. La formation initiale est plus longue à adapter aux évolutions des métiers. Les formations aux métiers d'ingénieurs ou de techniciens supérieurs sont assez bien connectées au secteur. L'inquiétude porte plutôt sur les métiers d'exécution (attractivité, etc.). Le développement des technologies de l'information ouvre des champs à creuser : formation in situ par des logiciels portables, outils (vers la maquette numérique) permettant une meilleure coordination entre les différents métiers (en conception et réalisation). Le niveau de l'intégration de la production fait débat. Une industrialisation des produits semble nécessaire pour réduire les coûts. La préfabrication de parties d'ouvrages est également envisageable : PV sur toiture, développement de produits hybrides (structure et énergie, etc.). En revanche, la préfabrication d'ouvrages ou une intégration très forte de la production n'ont pas fait leur preuve. L'analyse de secteurs ayant connu des mutations pourrait mettre en évidence les conditions de réussite et les blocages éventuels : l'automobile (low cost de Dacia), les TIC, la logistique, etc. Une optimisation des usages des bâtiments constitue une autre piste pour maîtriser les consommations. Des bâtiments aujourd'hui consacrés à un seul usage (écoles, bureaux, etc.) pourraient-ils accueillir plusieurs usages ? Ce pourrait être l'éditorial que j'aurai rédigé. Mieux ce texte est le résumé d'un brain storming à l'initiative du pôle R&D du CSTB. Cela constitue pour le SAP une base de réflexion sur laquelle nous nous proposons de travailler avec tous les acteurs pour élaborer des stratégies de mutation dans lesquelles nous devrons nous inscrire. Gérard SENIOR Président du Syndicat des Architectes de Paris-UNSFA 75 Participants au débat : Bertrand HANNEDOUCHE FFB, Henri HALNA du FRETAY CAPEB, Filipe DA SILVA CICF, Construction Georges-Henri FLORENTIN FCBA, Olivier DUPONT CTMNC, Ghislain du JEU ADVANCITY ,Benoit LESAFFRE UPE Paris Est, Serge PIPERNO ENPC, Pascal BAIN ANR, Valérie WATHIER DRI Service Recherche, Christian RENTZSCH DHUP, Hervé TRANCART PUCA. Grands témoins sollicités François BERTIERE BOUYGUES immobilier Louis DEMILECAMPS VINCI Construction Alain BIRAULT LAFARGE Philippe CHENOT GDF SUEZ Marie-Hélène LAURENT EDF Eric DESPLANCHES EGIS Conseil Bâtiment Elisabeth PELEGRIN-GENEL Architecte Jean-, directeur CFA Marne la vallée CSTB Carole LE GALL, Directrice Générale Hervé CHARRUE, Directeur Général Adjoint, Recherche Expertise Robert BAROUX, Directeur-adjoint Recherche et Développement Olivier TEISSIER, Direction de la Recherche Développement Alain ZARLI, Département Technologies de l'Information et Diffusion du Savoir |
CLUB PRESCRIRE - UNSFA - 29, boulevard Raspail - 75007 PARIS - Tél. : 01 40 26 04 04 - Fax : 01 40 26 04 05 - E-mail : clubprescrire@clubprescrire.com | |||||||||||||||||||||||||
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